1. |
Testostérone
03:07
|
|||
Je voudrais avoir un taux de testostérone qui allongerait dans la nuit mon clitoris de 4500 mètres et dessinerait au bout la pointe d'un canon prêt à tirer au moindre coup des boules de 6900 kilos chacune et d'un diamètre exorbitant, capables d'écrabouiller les petits mammifères flasques cachés au fond de l'entrecuisse de tous ces messieurs.
Je serais alors le seul être sexuel restant. Sans compter les femmes qui ne comptent pas.
Et peut-être aurais-je alors l'honneur avec cette arme de me frayer un chemin étroit à travers toi et de m'égarer dans les couloirs obscurs de ton labyrinthe en te faisant la mort au fond du cul.
|
||||
2. |
Allô
02:23
|
|||
Allo
À l'eau de vie
Juste une gorgée
En vous attendant
Allo
Halo de lumière
Tout autour du lit
Celui des amants
Allo
Suis à l'hôtel
Chambre 215
Vous en mettez du temps
Allo
À l'eau de Chanel
Numéro 5
Pour tout vêtement
Allo
Allo j'ai froid
Que faites-vous
Je m'impatiente
Allo
Vous me plantez là
Espèce de salaud
Vous manquez d'élégance
Allo
Allo
Près du combiné
Mes yeux coulent à flot
|
||||
3. |
Ta bite
04:09
|
|||
Dans le creux de ma main
Comme un oiseau fragile
Je la serre, je la tiens
Lui offre une coquille
Pour abriter son corps
De petit volatile
La voilà qui m’implore
Qui se fait indocile
Ses ailes se déploient
Pour perforer le ciel
Elle éclate de joie
Va baiser le soleil
Dénicher ses rayons
Ses pétales insolites
Fière comme un paon
Ta bite
Ta bite
Ta bite
M’habite
Ta bite est une reine
Dont je suis la servante
Dans des poses obscènes
De vierge décadente
Je lui offre son trône
Par tous mes petits trous
Vois comme elle est grandiose
Dans l’écrin de mes joues
Elle vient comme une vague
Me livrer son écume
S’échoue sur le rivage
De nos amours posthumes
Dans le creux de ma main
Elle se recroqueville
Et tout doucement s’éteint
Ta bite
Ta bite
Ta bite
M’habite
Enfouie dans son feuillage
Comme dans un nid douillet
Mon oisillon sauvage
À la chair froissée
Soudain comme le phoenix
De ses cendres renaît
Et revoilà ta bite
Ressuscitée
Ta bite
Ta bite
M’habite
|
||||
4. |
Mon ventre est un caveau
03:37
|
|||
À l'intérieur
Mon ventre
Mon ventre est un caveau
Tu ouvres la plaie
Tu creuses un autre monde
Dans mes profondeurs souterraines
Mon ventre est un caveau
Dans mes profondeurs souterraines
Je te laisse me parcourir
Loin si loin
Je suis un puits sans fond sans fin
Je t'appelle de là-bas
Je t'appelle
Je t'appelle
Je t'appelle
Je t'appelle
Ohé
Où es-tu ?
Viens plus près de ma blessure
Viens te lover dedans tout entier
Injecter le venin sacré
À l'intérieur
Mon ventre déchiré
Les branches qui se cassent
Les marécages rouges
Mon ventre est un caveau
Un feu follet
La forêt s'affole
Un feu follet
Viens plus près de ma blessure
Injecter le venin
Mon ventre
Mille hécatombes s'échouent
Mille hécatombes s'échouent sur ses parois
Mon ventre est un caveau
Je pense à tous les morts prématurés
Je pense à eux
Viens te recueillir sur mon ventre
Viens prier les morts avec moi
Viens prier les morts
Avec moi
|
||||
5. |
L'incommunicabilité
03:46
|
|||
Ferme ta bouche pour une fois
Jouons au roi du silence
Celui qui fait régner sa loi
Dans la nuit claire et sans nuisance
Les mots en l'air
Jette-les par terre
Lions nos langues de bois
Faisons du feu dans un baiser
Ma gorge est sèche j'ai trop parlé
Donne-moi du feu
Les mots amers
Il faut les taire
Regarde-moi juste
Regarde-moi juste
Regarde-moi juste
Juste regarde-moi
Regarde-moi juste
Regarde-moi juste
Regarde-moi juste
Juste regarde-moi
J'ai la peau blanche fine transparente
La peau sur les os
La peau sur l'âme
Déshabille-moi
Regarde-moi
Comme je suis nue
Pour toi
Tes mains sont une eau courante
Qui fuit sur mon visage
En partant à ma recherche
Elles passent à côté
L'incommunicabilité des êtres
L'incommunicabilité
L'incommunicabilité des êtres
L'incommunicabilité
Il n'y a personne pour nous entendre
Personne
Il n'y a personne pour nous comprendre
Nous sommes seuls
|
||||
6. |
Chut
02:41
|
|||
Je ne t'ai jamais dit je t'aime
Pourtant je meurs d'amour pour toi
Je ne t'ai jamais dit je t'aime
De peur que tu ne répondes pas
Chut
Si je te disais que je t'aime
Ma peau s'arracherait de moi
Moi je veux bien que tu la prennes
Que tu l'enroules entre tes doigts
Mais si nue et si vulnérable
Comme une enfant, un chat mouillé
Serais-tu réellement capable
De ne pas être effrayé ?
Chut
Tu ne m'as jamais dit je t'aime
Paraît que les mots qui se taisent
Sont les fleurs dorées du silence
J'inspire très fort leur fragrance
Chut
Mais quand je veille sur ton sommeil
En connivence avec la nuit
J'inscris sur ton dos des lettres
Que ta conscience engloutit
Mais ton corps, lui, se rappelle
Des mots d'amour invisibles
Et peut-être que le mien pareil
Sur les revers et dans les plis
Chut
|
||||
7. |
Lolita
03:36
|
|||
Je ne veux rien faire
Je veux me laisser faire
Me laisser défaire
Par ton savoir-faire
Je serai bien sage
Polie comme une image
Qui dans tes mains exquises
En mille morceaux se brise
Je veux bien voler en éclats
Si c'est en éclats de joie
Je veux bien me fendre en deux
Pourvu que ce soit dans tes yeux
Je veux que tu me choques
Par tes mots cuits et crus
Que tu m'entrechoques
Jusqu'au fond de mon...
Accroche-moi la lune
Je veux me sentir pleine
Que tu me remplumes
Que tu m'envoies au ciel
Je veux bien voler en éclats
Si c'est en éclats de joie
Je veux bien me fendre en deux
Pourvu que ce soit dans tes yeux
Je serai bonne élève
Vois comme je décolle
Tu seras mon Humbert
Ma première heure de colle
Et serrée contre toi
Pour mieux m’anéantir
Je serai toute à toi
Jusqu’au dernier soupir
Je veux bien voler en éclats
Si c'est en éclats de joie
Je veux bien me fendre en deux
Pourvu que ce soit dans tes yeux
|
||||
8. |
M'aimeras-tu ?
03:08
|
|||
Lorsque mes dents se déchausseront
Que je traînerai ma journée en chaussons
Que mes yeux auront bu tellement d'images
Qu'ils s'enfonceront très loin dans leurs orbites pour les méditer
Lorsque je sèmerai mes cheveux par poignées
Mes souvenirs fourchus, mon passé délavé
Et qu'étrangement mes poils se mettront à pousser
Comme la mousse sur la pierre partout sur mon visage
Lorsque mes seins dégringoleront par terre
Rouleront comme des billes molles sur le marbre froid
Et que mes pieds malhabiles se prendront dedans
Jusqu'à me faire tomber moi aussi, en lambeaux de chair éparpillés
Lorsque les pièces de mon corps seront rouillées
Et que plus aucun mécanicien ne pourra les remettre en état
Ce jour où tout sera absolument foutu pour moi, alors
M'aimeras tu encore ?
|
||||
9. |
Exquis cadavre
03:25
|
|||
À mon tendre et cher disparu
Sorti trop tôt de ma pupille
Maintenant que je n’te vois plus
Je bricole dans mes souvenirs
À ta tendre chair étendue
Dans laquelle j’aimais me blottir
Maintenant que je n’te sens plus
Je mets tes jeans et tes chemises
Mon exquis cadavre
Qui somnole dans la terre
Où poussent les fleurs du mal
Que j’arrose
À mon tendre et cher inconnu
Qui murmurait près de mon cœur
Maintenant que je n’t’entends plus
Je mets en boucle ton répondeur
À ta tendre chair putride
Qui sentait si bon le tabac
Maintenant que tu n’es plus là
Je fume des gauloises sans filtre
Mon exquis cadavre
Qui somnole dans la terre
Où poussent les fleurs du mal
Que j’arrose
|
||||
10. |
Où est le soleil ?
03:52
|
|||
Aujourd'hui le soleil a disparu
L’a-t-on décroché du ciel ?
S'est-il brûlé ?
La terre sans lui est toute nue
Où est-il ?
Où est le soleil ?
Je l'ai cherché dans mes désirs
Dans mes cahiers, dans mes cheveux
Dans mes sanglots et dans mes rires
Et dans mes oranges toutes bleues
Où est-il ?
Où est le soleil ?
Que fait-il
De ses rayons de miel ?
En entendant le clapotis de l'eau
J'ai trempé mes pieds
Les poissons-chats semblaient tout chauds
C'est alors que j'ai plongé
Il est là
Il est là le soleil
Dans la mer
Il s'est noyé
Il est là
Il est là le soleil
Dans la mer
Je l'ai retrouvé
|
||||
11. |
Ma belle enfant
02:34
|
|||
Ma belle enfant
Ma toute belle
Tes cheveux d'ange
Ton rire d'elfe
Ma belle enfant
D'où viennent ces yeux
Du firmament
Ou de ton père ?
Ma belle enfant
Mon ventre vide
Jamais dedans
Ma douce Ondine
Ma belle enfant
Mon bulldozer
Mon impatience
Fleur de tonnerre
Ma belle enfant
Comme tu me manges
Avec tes dents
De lait de loup
Ma belle enfant
Mon ventre vide
Jamais dedans
Ma douce Ondine
Ma belle enfant
Mon ventre vide
Mais dans mes bras
Sommeille Ondine
|
||||
12. |
||||
Je ne suis pas dépressive
Je suis une aventurière
Si je tangue, si je chavire
Au moindre petit courant d'air
Ce n'est pas pour me noyer
Dans une goutte au fond d'un verre
Mais pour explorer
Le fond des mers
Je ne suis pas dépressive
Je navigue en sous-marin
En voyageuse clandestine
Dans des profondeurs sans fin
Je sillonne les eaux troubles
Énumère les naufrages
Tout doucement coule
Et dérive, je divague
Je ne suis pas dépressive
Je recherche l'or du temps
Les trésors de l'eau vive
Les perles noires les diamants
Je caresse les astres rouges
Et les soleils mouillés
Dans les algues folles
De ma psyché
Je ne suis pas dépressive
Si je pleure, me désespère
C'est que mes espoirs sont grands
Que trop petite est la terre
Je m'en vais donc les combler
Loin dans d'autres galaxies
Je ne reviendrai
Que dans une prochaine vie
|
||||
13. |
Oestrogène
04:03
|
|||
Je voudrais avoir un taux d'oestrogène qui gonflerait dans la nuit mes tout petits seins en deux montgolfières si fières et si orgueilleuses qu'elles s'envoleraient plus haut que le soleil, qu'elles caresseraient au passage, avant d'atteindre le point de non retour où l'on voit de toute sa grandeur le monde comme un jeu dérisoire de Polly Pocket.
Je serais alors la mère de tout l'univers, qui, suspendu à mes mamelles insolentes et souveraines, s'enivrerait de leur nectar sirupeux avant de grimper sur mon corps céleste pour s'y assoupir, la fleur baveuse au coin des lèvres ourlées par l'extase.
Là, je ferais lentement tournoyer mes deux planètes en orbite et je bercerais tous les êtres vivants de la galaxie, qui s'éveilleraient le matin en gazouillis étranges, la chair encore enduite de la pulpe des rêves que je nettoierais dans mes nuages de lait où barboteraient joyeusement des poissons volants et des oiseaux nageurs.
La vie tout entière grouillerait sur mes excroissances astrales et je jetterais sur elles des graines qui feraient pousser des baobabs géants qui déchireraient le ciel, et qui donneraient des fruits aux étoiles et que les étoiles dévoreraient exceptée leur semence qu'elles recracheraient sur mon sol d'où naîtraient d'autres baobabs.
C'est ainsi qu'aurait lieu la grande diaspora mammaire à travers tous les continents de mon corps en expansion, repoussant sans cesse les cloisons de l'espace pour accueillir sur moi, contre moi, dedans moi
Tous ces nouveaux habitants.
|
||||
14. |
Pour oublier
04:48
|
|||
Je fais l'amour avec des morts
Je fais l'amour avec des fantômes du passé
Je fais l'amour avec des ex qui s'excusent de m'avoir jetée
Je fais l'amour pour les garder
Pour pas voir que le présent est vide
Je fais l'amour pour supporter
Cette existence insipide
Pour me sentir un peu aimée
Pour un simulacre d'intimité
Pour emmerder la solitude
Tromper l'ennui et l'inquiétude
Je fais l'amour par désespoir
Je fais l'amour sans rien attendre
Je fais l'amour sans trop y croire
Cliniquement nue, indifférente
Je fais l'amour pour faire quelque chose
Pour avoir l'impression d'être une autre
Avoir l'impression d'être une femme
À coup de reins, à coup de lame
Je fais l'amour comme une ivrogne
Pour être saoule, pour être bonne
Je fais l'amour comme une charogne
Je fais l'amour pour oublier
Je fais l'amour pour oublier
Je fais l'amour pour oublier
|
||||
15. |
Nuit noire
05:26
|
Circé Deslandes Paris, France
Sorcière contemporaine
Streaming and Download help
If you like Circé Deslandes, you may also like:
Bandcamp Daily your guide to the world of Bandcamp